Laurent Charbonnel

Laurent Charbonnel, né le 3 mars 1968 à Nogent sur marne , est pilote de moto et vit à Chabrits

Alias « Charbo », il est l’homme le plus secret des tops pilotes français.

Fidèle à la marque KAWASAKI, il est capable d’emmener quasiment n’importe qu’elle moto sur un podium. Il est le champion de France 125cc 1998 et le champion du monde 250 4T avec l’équipe de France aux ISDE 98.

En 1999 lors de la manche française du championnat du monde individuel, il a quelque peu écoeuré la concurrence.

C’est l’une des chevilles ouvrières du « Trèfle lozérien ».

 

Palmarès

  • Champion du monde d’enduro (250 cm3 4T) : 1999
  • Champion de France d’enduro (125 cm3) à 5 reprises
  • Vainqueur du prologue du Paris-Dakar : 19911
  • Vainqueur du trèfle lozérien : 1992
  • Vainqueur de la Gilles Lalay Classic : 1996, 1997 (course la plus dure au monde)
  • Quintuple vainqueur de la Grappe de Cyrano : 1995, 1996, 1997, 1998, 2002

 

©Régis Domergue

Pierre-Olivier Prouhèze

né en Lozère
vit à Montpellier – émission « le meilleur menu de France » TF1

 

Son parcours professionnel l’a amené à travailler auprès de grands chefs tels que Claude Giraud, Michel Sarran, Yves Thuriès…  puis il est revenu dans le restaurant familial.

 

C’est en 2004 qu’il crée Prouhèze saveurs. Pierre Olivier défend son terroir et ses origines, il fait venir bon nombre de produits de sa Lozère natale et fait varier cuisine de montagne et cuisine méditerranéenne avec beaucoup de respect et d’amour.

Quand, à la fin de sa formation dans de prestigieuses maisons, Pierre-Olivier annonce qu’il ne reprendra pas le Grand Hôtel Prouhèze dans le village d’Aumont-Aubrac, les parents sont pris au dépourvu. Cette bâtisse de 36 chambres, agrandie au fil des générations, contient toute l’histoire familiale. Mais, en six mois, ils trouvent un acheteur et déménagent à Montpellier, où le fils veut s’installer.

A l’été 2015 il participe Le Meilleur Menu de France sur TF1 qui met chaque semaine en compétition 5 chefs d’une même région.

Pierre-Olivier a a encore une résidence ici…

©Régis Domergue

Jacques Malaterre

Tour à tour éducateur pour l’enfance inadaptée, animateur de radios libres, acteur, Jacques Malaterre a réalisé de nombreux documentaires et portraits de poètes, écrivains, chorégraphes. Il commence à réaliser des films dans les années 90 s en suivant son intuition puisqu’il n’a pas de formation de cinéaste

Portraits d’écrivains (Le Clézio…), de chorégraphes (Pina Bausch, Marie-Claude Pietragalla…), documentaires animaliers… Jacques Malaterre a également créé de nombreuses séries pour la télévision et fictions unitaires. Il a réalisé à ce jour plus de 100 films et mis en scène deux pièces de théâtre.

Jusqu’à la consécration à la télévision en 2002 avec L’Odyssée de l’espèce, puis Homo Sapiens et le Sacre de l’Homme.

 

Jacques Malaterre pour qui « la France ne serait pas le Plus Beau Pays du Monde sans la Lozère » est aujourd’hui l’un des parrains du Festival du Film de Vébron. Il revient souvent en Lozère pour y poser ses caméras.

 

Jacques Malaterre en 5 dates :

  • 1978 à 1989 : Educateur en IME, Cat et MAS
  • 1990 : crée sa société de production Les Films du tambour de soie
  • 2002 : L’Odyssée de l’espèce
  • 2008 : L’assassinat d’Henri IV
  • 2010 : Ao, le dernier Neandertal

 

©Régis Domergue

Sylvie Faucher

Obstinée, curieuse, gourmande, Sylvie quitte sa région pour faire ses études en hostellerie/restauration puis fréquente le lycée hôtelier du Sacré Coeur de Saint Chély d’Apcher. Elle travaille en cuisine dans des restaurants étoilés.

Sa rencontre avec Jean Claude Briet, un chocolatier de grand renom, lui ouvre le monde magique du chocolat.

Douze années chez Bernachon à Lyon lui font côtoyer Paul Bocuse et Alain Ducasse. Une passion est née !

À l’été 2011, elle s’installe dans son pays natal, à Langogne, dans un magasin appartenant à ses parents, place de la Halle, et sa boutique s’appelle Secret de cacao.

Sylvie connait tous les secrets de ce produit dont elle choisit avec soin l’origine: Madagascar, Sao Tomé, Pérou, Brésil, République dominicaine, Equateur, Vietnam.

Son produit phare : « le N°5 de Sylvie »… Astucieusement elle décline des chocolats à l’effigie de Langogne avec le blason de la ville.

En juin 2014, elle remporte aussi l’un des trophées Lozère Gourmande, organisés par la Chambre de métiers et de l’artisanat avec le soutien du Conseil départemental, avec un inédit 20/20 !

À 38 ans, Sylvie Faucher est la seule maître chocolatière de Lozère.

©Régis Domergue

Aurore Guitton et Ludovic Sécher

Ils ont choisi un nouveau mode de vie

 

Originaires de la région nantaise, Aurore Guitton et Ludovic Secher découvrent depuis un an à Florac un nouveau mode de vie. Aurore a repris la mercerie du village et Ludovic a retrouvé le chemin d’un laboratoire scientifique, à échelle humaine.

Ludovic raconte qu’il s’occupe d’un jardin ouvrier sur les bords du Tarnon. Qu’avec l’association Quoi de 9, à l’automne dernier, il a participé à la journée nationale contre le gaspillage alimentaire en ramassant pommes, poires et coings dans les environs, transformés à l’atelier du CFPPA de la ville et vendus au profit des associations. “En Normandie, j’étais… décalé. C’est pour ça qu’on est bien ici. On retrouve une vie moins matérialiste.” Aurore, qui a repris la mercerie de Florac fin mai 2014, s’étonne d’avoir vu débarquer dans sa boutique des étudiants de Supagro, filles et garçons, venus acheter de quoi tricoter. “Apprendre le tricot une fois dans sa vie, sans jugement, c’est bien. Ici, c’est possible.” Elle donne un coup de main à la confection des costumes pour le spectacle du collège des 3 vallées. Bientôt elle commencera l’animation d’ateliers de couture pour le foyer rural.

L’histoire de ce couple, 70 ans à eux deux, a valeur d’exemple. Licenciés de leur poste de techniciens de laboratoire à Evreux il y a quelques années, ils remettent en question la vie qu’ils mènent et leur parcours professionnel. Aurore qui a toujours été passionnée par les activités manuelles et artistiques se lance dans un CAP de couturière. Ludovic, attiré par la nature, prépare un BTS Gestion et maîtrise de l’eau au CFPPA de Marvejols, qu’il obtient en 2012. S’il arrive donc un peu “par hasard” en Lozère, l’idée lui trottera dans la tête de partir s’y installer.

 

Une rare qualité de services

 

“L’opportunité se présente pour Aurore de reprendre une mercerie et de développer une activité autour de la couture. Contrairement à notre idée initiale, c’est moi qui devrais chercher un travail !”, explique Ludovic. Il passe quatre mois à l’accueil touristique du Parc national des Cévennes puis trouve un poste de technicien de laboratoire à Chanac. “Nous sommes 50… Rien à voir avec les 2 000 employés de mon précédent emploi…” Le couple ne tarit pas de remerciements. Pour l’animatrice du dispositif Relance qui a contribué à leur installation, pour le Pôle Emploi de Mende, pour la Chambre des Métiers… “C’est rare, une telle qualité de services pour aider les gens à s’installer. Nous sommes heureux de montrer que c’est possible d’y parvenir !”

Tout n’a pas été simple au départ. Aurore tâtonne. “Il s’agissait de tout quitter… On s’éloigne quand même de la famille, des amis. Mais nous étions en rupture avec notre cadre de vie et pour nous, c’est ici que ça se passait !” A la nature, la jeune femme préfère la culture, les expos, les musées… Mais tous deux découvrent la vie culturelle et associative, la Genette Verte, les sorties nature avec le Parc, le cinéma itinérant… Au quotidien, la simplicité des démarches administratives les laisse encore admiratifs. “Partout l’accueil est facile. On n’a pas besoin de faire la queue, les rendez-vous sont immédiats. On n’emmène pas de livre pour patienter !

Le couple s’accorde encore à vanter la simplicité des Lozériens. “Ici c’est très franc. On casse un peu les codes ! C’est chouette.” Et de se souvenir de ces retrouvailles dans un café avec des connaissances où chacun met sur la table ce qu’il a – un saucisson, du pain, du fromage. “On n’ avait rien calculé. On était juste bien.”

©Régis Domergue

Sonia Brimeur

Une cavalière passionnée d’histoire

 

A la Cavale du Malzieu, Sonia Brimeur partage sa passion des chevaux et propose promenades et randonnées dans les paysages de Lozère. Un quotidien au plus près de la nature en réponse à un rêve d’enfant.

“J’ai découvert la Lozère quand j’avais une dizaine d’années : La Canourgue, Le Bleymard, Le Malzieu, Florac…” C’est fidèle à une émotion de l’enfance que Sonia Brimeur décide de s’installer dans ce département douze ans plus tard. Après l’école du Louvre à Paris et des études d’histoire de l’art, elle travaille une saison comme accompagnatrice équestre bénévole sur le Mont Lozère. Jusqu’au jour où elle a un coup de cœur pour un joli chalet en vallée du Lot. “Cavalière depuis mon plus jeune âge, j’intègre alors une formation d’accompagnateur de tourisme équestre à Saint-Chély-d’Apcher.”

En 2001, elle installe sa structure de tourisme équestre au bord de la Truyère, sur la commune du Malzieu-Ville. La proximité de l’autoroute A75 de Clermont-Ferrand à Montpellier est idéale pour des promenades en Margeride et sur l’Aubrac. Chez elle, tout est en extérieur. Un chalet en bois pour l’accueil, aucun boxe. “Chevaux et poneys vivent en troupeau dans les pâturages et ont ainsi un caractère sociable et le pied sûr”, affirme-t-elle. Sonia répond aux attentes d’un public de touristes et de « locaux », enfants et adultes, en recherche d’activités de pleine nature. Elle organise des promenades à la journée ou la demi-journée. Depuis 18 ans bientôt, avec sa vieille jument Bonita, elle fait découvrir les pistes de Lozère “à tous les publics qu’ils soient débutants ou cavaliers confirmés. Et toujours avec la même passion ! Ici les pistes sont idéales, le territoire est peu peuplé, les paysages tout le temps différents. Je ne me lasse pas de la Lozère.

Avec les montures dans la Truyère

Sa balade préférée, “la porte des fées” près du Malzieu ou la tour d’Apcher et son trésor monétaire qui passionne les foules !” Il y a là toute une histoire à raconter avec la découverte, à proximité du site du château, de 9 000 pièces du XIIe et XIIIe siècles ; une vierge du XIIIe trouvée dans la chapelle castrale et actuellement exposée dans l’église du Malzieu ». Autre plaisir quand il fait beau, se baigner dans la Truyère avec les chevaux. « Ici, la météo est très particulière. De novembre à mars, les hivers sont rudes. Le gros de la saison, il faut le faire de mars à la Toussaint. Le reste du temps se passe en soins.” Elle entretient ainsi 15 chevaux et 5 ou 6 poneys à l’année.

Sonia se souvient que l’adaptation à la vie en Lozère ne lui a posé aucun problème. Elle-même est d’une nature rieuse, joyeuse, dynamique. Et le cheval permet de nouer des liens. “Je réalise que je rencontre beaucoup de personnes âgées. Certaines me proposent des bottes de foin pour me dépanner !” Elle travaille avec des gens d’ici, se constitue une bonne équipe de fidèles. “Le monde du cheval est un petit milieu où l’on s’intègre facilement. On se connaît tous sur la Margeride !”

Cette ex-citadine de 39 ans ne renie pas ses goûts pour les musées, les cinémas… “J’adore toujours la ville mais j’aurais du mal à y retourner. Vivre et travailler ici, c’est retrouver un mode de vie sain loin des rythmes effrénés. On est aussi plus vrai. C’est ce que j’ai voulu partager avec le plus grand nombre et offrir à mes deux filles en particulier ».

©Régis Domergue

Muriel Tranchard

La Lozère a sa fée. Nous l’avons rencontrée. Elle vit dans l’auberge sur le bord de la route au Mazelet, près de La Canourgue. Impossible de la manquer. “Chez Louis” vous accueille et c’est Muriel Tranchard, la fille de la maison, aubergiste depuis 15 ans, qui vous offre son sourire.

Muriel ne parle pas d’elle, ou si peu… Sa réserve n’a d’égale que sa sensibilité et sa grande douceur. Sa voix trahit des émotions à fleur de peau et l’on comprend combien il lui importe de compter parmi les ambassadeurs de Lozère. Combien elle en est fière pour sa mère, pour les gens d’ici… Car en reprenant en 1999 au Mazelet l’auberge familiale – Chez Louis – et les chambres d’hôtes, elle pérennise l’accueil créé par ses parents venus de Paris il y a des années.

Silhouette frêle, sourire généreux, Muriel parle peu, mais elle écrit. Pour elle, pour ses deux filles… Pour raconter combien “la vie sur le plateau calcaire l’a forgée d’une façon douce-amère”… en lui révélant son attachement à cette terre aride qui réclame “de la ténacité, de la sueur” mais aussi “de l’amour”.

Elle est caussenarde, née ici il y a trente-huit ans. Elle a choisi de rester sur le Causse, parmi les plantes sauvages dont elle fait bénéficier ses hôtes loin de toute mode. Son univers, c’est la nature, et comme celle-ci est somptueuse autour du Mazelet ! Ce qu’aime Muriel, c’est transmettre à sa fille aînée son goût pour les plantes qu’il faut dénicher, reconnaître, accommoder. Découvrir les oiseaux que l’on nourrit chaque hiver et que l’on observe. L’un de ses récents plus beaux cadeaux reste la réflexion d’une cliente : “Vous aimez votre pays par la racine, par ce qui y pousse.”

 

Les prés, les bois et… les fourneaux

 

En dehors des prés et des bois, l’endroit favori de Muriel reste les fourneaux. “Maman cuisine la viande, c’est plus corsé”, dit-elle dans un sourire. Elle se réserve les salades, les entrées, les desserts. On recommande le panier des bois – une crème noisette aux fruits rouges – et les pains d’épices… Chez elle, on ne mange que des produits du terroir : salades et farçous qu’elle farcit de viande de volaille “pour que tous puissent y goûter”.  Des flans au jambon, le chevreau à Pâques, issu de l’élevage du frère dont la ferme avoisine l’auberge. Les chanterelles et les morilles qu’on cueille à la saison, les lactaires qu’elle transforme en condiments délicieux, le confit d’oignons si long à cuire mais si doux au palais, la cramaillotte, cette gelée de fleurs de pissenlit ou encore la gelée de lavande… Et l’aligot, bien sûr.

 

Pour Muriel, vivre en Lozère, c’est nécessairement vivre en accord avec la nature et la notion de respect lui paraît essentielle. Pour le coup, elle serait presque bavarde ! “Ici nous pratiquons l’agriculture raisonnée. Nous respectons notre lieu de vie et notre nature. Il serait bien aussi que notre métier le soit par tous ceux qui l’exercent. Il y a tellement de restaurateurs qui proposent du « tout prêt ». Nous cherchons à faire plaisir avant tout en proposant le meilleur. Même si parfois, bien sûr, l’imperfection est au rendez-vous.”

La voilà, l’amertume du métier… Les esprits ont changé en quinze ans de pratique. “Aujourd’hui, les clients se défoulent sur un clavier quand quelque chose leur déplaît au lieu de nous le dire de vive voix ; ils viennent en chambres d’hôtes mais ils se croient à l’hôtel alors que nous proposons un accueil différent… J’aimais tellement faire découvrir la ferme… Avant les touristes venaient aussi pour cela, c’était mon but premier en ouvrant ces chambres…” On le comprend, venir chez Muriel Tranchard, c’est s’assurer un moment de générosité, de partage, de convivialité autour d’une table inventive et traditionnelle. Sans doute ne la verrez-vous pas déambuler pour le service, mais demandez-là, elle viendra vous dire en toute simplicité son amour de la Lozère.

©Régis Domergue

Ludovic Vaissette

Un « facilitateur de vie » sur les Causses

 

Service public chevillé au corps, Ludovic Vaissette s’emploie à accueillir aussi bien les habitants de l’intercommunalité du Massegros que les touristes de passage. Guichetier de l’agence postale et médiateur du relais des services publics, il œuvre aussi sur son territoire pour la culture et le sport.

Un pur Caussenard. C’est ainsi que se présente Ludovic Vaissette, gérant de l’agence postale intercommunale du Massegros, et animateur-médiateur du relais des services publics. A 32 ans, ce Lozérien “de souche, de racines” n’a de cesse de louer “son” Causse, de son accent chantant, pour le faire adopter malgré son climat rude par ceux qui s’y installent, et d’en faciliter les démarches administratives pour ses habitants au quotidien. “Sur ce territoire, deuxième bassin d’emploi en Lozère grâce à la société fromagère du Massegros, derrière Saint-Chély-d’Apcher et Arcelor Mittal, travaillent des gens venus de Millau, de Montpellier…”

Le service public crée du lien social. La personne âgée qui se rend chez nous sait qu’elle trouvera la réponse à ses questions concernant les impôts, la caisse de retraite, et qu’ici elle pourra aussi acheter un carnet de timbres.” Car le relais des services publics se trouve dans le bâtiment de l’agence postale intercommunale.

Embauché en 2008 à l’ouverture de l’Agence et de la Maison de l’emploi, Ludovic s’empare très vite de ce rôle de “facilitateur de vie”, organisant des visioconférences pour des paysans désirant s’entretenir avec les services de la Chambre d’agriculture ou pour des chercheurs d’emploi avec le Pôle emploi de Mende… Son secteur court de la Canourgue à Banassac, de la Malène aux Vignes. Un territoire sans secret pour lui qui pourtant continue à être surpris par ses paysages au détour d’un déplacement.

 

Recréer la foire ancestrale du Massegros

 

Au sein du Comité des Fêtes du Massegros, il contribue à la renaissance de la foire ancestrale du Massegros qui a lieu tous les 8 mai. “J’ai pris la mesure de l’importance des associations sportives et culturelles dans le monde rural. Elles sont animées par de belles personnes.” Cet ambassadeur avant la lettre vante la qualité de vie en Lozère et met en garde le voyageur qui s’installerait en Lozère sur un coup de tête. “Le mode de vie ici est vraiment différent de partout ailleurs. On se rend au travail en une demi-heure maximum sur de belles routes, dans de beaux paysages. Mais la Lozère peut aussi avoir un côté un peu sauvage et il faut s’habituer à vivre dans un tel milieu. Une fois que la Lozère vous a adopté et vice-versa, vous y restez.

 

Il aimerait que ce pays soit connu pour autre chose que son nombre d’habitants, que les clichés à son égard cessent d’être ressassés. “Certes nous sommes le département le moins peuplé de France. Mais j’aimerais savoir quel département permet de skier en hiver et de faire bronzette l’été au bord d’un lac.” Dans une liste à la Prévert, il évoque les grottes, les avens, le Mont Aigoual, les Gorges du Tarn, les Causses, le monde agricole et “les paysans qui font la richesse de la Lozère”, les sports extrêmes, les via ferrata, les lieux d’escalade et de spéléo… “La nature est le trait d’union entre la Lozère et le monde extérieur.” Le plus beau compliment qu’il pourrait entendre, dit-il, serait que grâce à ses ambassadeurs, “on a connu la Lozère, on a aimé la Lozère, on est venu habiter en Lozère.”

 

©Régis Domergue

Douce De Las Cases

Elle préserve le patrimoine culturel

 

Elle découvre la Lozère dans sa toute petite enfance, au château de La Baume, à Prinsuéjols, en Gévaudan. La propriété de famille est un havre de paix où elle vient se ressourcer à chaque occasion. Et c’est en Lozère que Douce De Las Cases, Parisienne par nécessité, laisse son cœur.

Vivre à Paris et se dire ambassadrice de Lozère ? Non, ce n’est pas incompatible. “Cela a du sens justement quand on est loin ! Le rôle d’un ambassadeur n’est-il pas de sortir du territoire pour en parler ailleurs ?” Douce est diplômée d’une école de commerce et s’occupe de logistique chez Nivea. D’une voix enjouée, elle raconte son enfance dans le château de La Baume à Prinsuéjols, dans la famille depuis 150 ans, acquis par son arrière-arrière grand-père. “Nasbinals, sortie 37 sur l’autoroute, précise la jeune femme. En face de la Baume, il y a le roc de Peyre, où existait un château du même nom, qui a été rasé pendant les guerres de religion. Ses pierres ont servi en partie à construire celui de la Baume”.

Douce de Las Cases, 26 ans, se mariera en juin sur le plateau de l’Aubrac, en terre de Peyre. “Il ne pouvait en être autrement”, reconnaît-elle. “Juin est la saison des jonquilles et des narcisses, il y a une belle lumière. Les invités seront nombreux et je serai heureuse de leur présenter ce beau département. Quand elle n’est pas inconnue ou confondue avec la Corrèze, la Lozère est décrite comme un département isolé, lointain et au climat rude. Il est pourtant profondément injuste de la réduire à une telle description ; car la Lozère est avant tout un mélange d’odeurs, de paysages, de sons et de traditions, tant de choses qui ne se décrivent pas mais qui se vivent,
et éveillent les sens de ceux qui la visitent.

Guide durant l’été

Dès ses 18 ans, Douce, à l’instar de ses trois frères, Emmanuel, Côme et Paul, gagne quelques sous comme guide durant l’été. Cette première prise de parole en public est l’un de ses meilleurs souvenirs. “Le château est un lieu de rencontres, on arrive toujours à nouer des liens.” Encore aujourd’hui, à ses moments de liberté, elle continue d’entretenir le parc et les intérieurs. “Convaincue que ce monument historique représente un gros atout sur le plan touristique pour le nord du département, j’ai vite compris que notre activité ne pourrait être pérenne sans une région attractive. En effet, quelle injustice qu’un si beau territoire connaisse une notoriété proche du néant une fois passé Clermont-Ferrand.

Cette amoureuse de la nature s’étonne encore de la beauté des Gorges du Tarn, monte à cheval jusqu’en Cévennes pour découvrir d’autres paysages lozériens, se balade sans se lasser sur l’Aubrac. Epicurienne, elle se dit consommatrice du patrimoine culturel. “Je déguste avec 
autant de plaisir les rustiques aligots des burons que les plats raffinés de Cyril Attrazic. Je passe de longues soirées d’hiver à jouer à la quine et de courtes veillées estivales à m’émerveiller devant l’entrain des bals musette.”

Ce titre d’ambassadeur légitime en quelque sorte son appartenance à ce pays qu’elle aime et dont elle parle inlassablement autour d’elle. Tous ceux qui la connaissent vraiment vous le diront. “La Lozère est riche de son histoire : des recettes, des monuments et des chemins historiques, contribuent à son patrimoine culturel. C’est tout cela que j’essaye de défendre.”

©Régis Domergue

 

Mathieu Turière

Sur la commune de Palhers, Lozère Meubles fabrique des meubles en pin des Landes dans la tradition lozérienne. Mais la valeur ajoutée de l’entreprise du pôle Cordesse Habitat se trouve dans la rénovation de meubles anciens. Un concept porté par Mathieu Turière, gérant depuis février 2014 . Un Lozérien avisé, ambassadeur du savoir-faire local.

 

« Il était impensable pour moi de laisser partir tout un savoir-faire. Et puis je suis très attaché à ce département où j’ai tous mes souvenirs. » C’est avec fierté que Mathieu Turière,  37 ans, fait visiter les ateliers de fabrication de Lozère Meubles, à Palhers : “Le nom est venu spontanément”, se souvient-il. En reprenant la SARL Cordesse Production alors en redressement judiciaire, il conserve les 6 emplois existants. Son objectif : commercialiser un concept de rénovation de cuisines et de meubles et pérenniser la fabrication de meubles en pin des Landes made in Lozère. Il se souvient : “Les employés ont passé des moments difficiles dans la crainte de perdre leur emploi. J’ai choisi de leur proposer d’être actionnaires de leur entreprise. Même à 1 %, c’est important. Ils se sentent impliqués et la gestion est transparente.”

Aujourd’hui, la rénovation représente 60 % du chiffre d’affaires de la société. Dès le départ, Mathieu s’est appuyé sur la force de vernissage de l’entreprise… et ne tarit toujours pas d’éloges sur ce savoir-faire local : “Toute la finition, ça veut dire le nettoyage, le décapage, le laquage, la teinte, le vernissage et les patines. La patine, c’est ce qui fait l’ombrage sur le bois…” Mathieu part chercher un modèle. “Le bois, c’est un support pour communiquer avec les gens !”

 

Un coup de jeune, des couleurs mode

Les meubles restaurés prennent un coup de jeune, dans des couleurs mode époustouflantes. Gérant de Lozère Meubles, Mathieu porte aussi la casquette de salarié actionnaire de Cordesse Cuisines “Quand le coût de la rénovation n’est pas approprié, on sait dire au client qu’on peut lui fournir une cuisine neuve.”

 

Le leitmotiv de ce Lozérien qui a passé son enfance à Sécheyroux commune de Palhers, juste au dessus de l’entreprise, est de communiquer sur la Lozère pour faire connaître son département. « Quand on dit Lozère, bien souvent on parle du Gévaudan… A peine si on nous situe entre Montpellier et Clermont-Ferrand !” Avec Lozère Meubles, il a expatrié le nom du département jusqu’en Russie où “tout est en place pour développer le marché. Le Russe aime les produits français, c’est pour lui une garantie de qualité.” Ici pour la rénovation, sa zone de chalandise est la Lozère, le Cantal, l’Aveyron, et dans une moindre mesure la Haute-Loire. “Nous sommes toujours à la recherche d’une meilleure productivité, dans le souci d’innover et d’améliorer notre offre.”

La solution serait de mutualiser les forces pour éviter l’exode dans un département de 78 000 habitants. Mathieu réfléchit à une offre clé en mains pour proposer aussi des salles de bain. “Mais il faut s’adjoindre les services d’électriciens, de plombiers… C’est compliqué. Or si on ne mutualise pas, les gens vont ailleurs.” Il sait que l’avenir sera difficile, qu’il faut aller “chercher les chantiers”. Mais il ne se plaint pas. “Nous nous réunissons chaque trimestre, chacun amène son idée. Tout le monde avance dans le même sens. A la force des poignets, on y arrive !

 

©Régis Domergue