Se lancer dans l’accueil touristique : mode d’emploi !

Vous envisagez de créer ou reprendre des hébergements touristiques en Lozère ? Tel(le) une petite souris, passez dans les coulisses d’un échange entre un conseiller Lozère Nouvelle Vie et un porteur de projet. Et découvrez ainsi nos réponses aux questions les plus fréquemment posées !

Bonjour ! Je suis Marc, j'habite à Angers, mais avec ma compagne Caroline et notre fils de 2 ans, on est venus plusieurs fois en Lozère, et on a a-do-ré. Alors on aimerait aller plus loin et s'y installer ! On s'est dit qu'on pourrait créer ou reprendre des hébergements touristiques. Ce serait une totale découverte pour nous, puisqu'actuellement je suis jardinier, et elle, secrétaire médicale. Nous, on avait séjourné dans des gîtes, à Marchastel, au Pont-de-Montvert et à St-Jean-de-la-Fouillouse. Mais il doit exister d'autres types d'hébergements, non ?

Alors en effet, les gîtes, de séjour ou de groupe, sont une possibilité ! Certains sont loués uniquement en saison (d’avril à octobre), d’autres toute l’année, avec des niveaux de confort et de services très variables, de l’hébergement simple et authentique, au mas avec piscine, jacuzzi et tutti quanti ! Quelques propriétaires en ont fait leur métier, avec une capacité d’accueil importante et/ou des prestations haut-de-gamme. Mais dans la majorité des cas, la location de gîtes se fait sous le statut de Loueur de meublés non professionnel. Il s’agit donc de particuliers, employés par ailleurs ou à la retraite, qui louent un ou plusieurs gîtes en guise de complément de revenu, mais aussi pour faire de belles rencontres, des 4 coins de l’Hexagone voire au-delà : Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Espagne, Suisse, Royaume-Uni…

À côté de ça, il existe plein d’autres formules d’hébergements touristiques, comme les maisons d’hôtes, les domaines d’hébergements insolites (roulottes, cabanes perchées, yourtes, tipis, dômes vitrés pour profiter de notre magnifique ciel étoilé…), les campings, ou encore les gîtes d’étape, que l’on va retrouver majoritairement le long de GR emblématiques tels que le Chemin de Stevenson ou celui de Compostelle. Là, on va davantage être sur des activités professionnelles, gérées par des personnes seules, des couples ou des associés, avec des statuts qui vont varier de l’entreprise individuelle à la société (SARL, SAS…).

Ok, super ! Mais est-ce qu'il y a des hébergements touristiques et des opportunités à saisir partout ? Ou certains territoires sont-ils plus prisés des vacanciers et donc à cibler en priorité ? 

Vos différents séjours en Lozère en sont un bon exemple : il y a des choses à faire et à voir aux 4 coins du département ! Les paysages, les activités, et même le climat et donc la saisonnalité touristique varient fortement selon que l’on se trouve dans les vallées cévenoles, sur les hauts plateaux de l’Aubrac ou au bord du Lac de Naussac. Mais tous ont leurs charmes, leurs atouts, et donc, leurs vacanciers. Pour autant, les clientèles ne sont pas exactement les mêmes selon les territoires, et certains disposeront donc proportionnellement plus de campings, ou de chambres d’hôtes, ou encore de gîtes d’étape. Par exemple, à St-Alban-sur-Limagnole, étape prisée du Chemin de Compostelle en Margeride, il y a 8 gîtes pour randonneurs et pèlerins : c’est beaucoup ! Dans les Gorges du Tarn, on trouve de nombreux campings, de l’aire naturelle au complexe 4 étoiles avec clubs enfants et soirées animées. Quant aux Cévennes ou à l’Aubrac, ils sont réputés, entre autres, pour leurs maisons d’hôtes de charme. Sur ce sujet, notre partenaire Lozère Tourisme sera de bon conseil. Pour info, c’est aussi Lozère Tourisme qui pourra vous renseigner sur les différents labels et qualifications (Gîtes de France, Accueil Vélo, Tourisme et Handicap, Travail Nomade Lozère…) et vous partager les données de fréquentation de tel ou tel territoire, ou encore les tendances du marché.

D'accord. Dans ce cas, on ciblerait plutôt l'Aubrac, on a eu un vrai coup de cœur pour ces paysages steppiques, pour les saisons marquées avec des hivers qui donnent envie de se blottir au coin du feu avec un aligot, et des étés plein de fleurs et d'étoiles. Et pour les traditions aussi, la transhumance, les événements qui rythment l'année... On est vraiment su-per enthousiastes, je pense que vous l'entendez à nos voix ! Mais on doit vous avouer que ce grand saut nous stresse aussi un peu... Ce n'est sans doute pas tout beau, tout rose, tout le temps, non ? À quoi faut-il nous attendre ? Et comment mettre toutes les chances de notre côté que cela fonctionne ? 

En effet, je perçois bien votre motivation, et c’est déjà un facteur clé de réussite de votre projet ! Vous vous en doutez, une autre clé d’un accueil touristique réussi, c’est… l’accueil ! Tout le monde n’est pas fait pour accueillir des gens chez soi, a fortiori dans une configuration de maison d’hôtes, où l’on peut être amené à côtoyer ses hôtes du matin au soir, jusque dans l’intimité de son salon ! Mais même dans le cas d’un « simple » gîte de séjour, le contact, l’échange, le partage sont primordiaux – notamment dans un territoire rural comme le nôtre, où les vacanciers sont à la recherche d’une expérience personnalisée, bien loin du tourisme de masse. Il faut aimer son territoire, en connaître les villages, les sentiers, les adresses gourmandes, les autres acteurs touristiques… – et avoir à cœur de les faire découvrir.

Il faut aussi être conscient qu’une bâtisse avec du cachet aura plus de succès qu’un bâti sans âme. Mais forcément, ça chiffre vite ! Un investissement immobilier assez conséquent est donc à prévoir, surtout si vous souhaitez, à terme, que son exploitation vous permette d’en vivre tous les 2. Il va vous falloir quelque chose d’assez grand et de fonctionnel, avec éventuellement une possibilité de diversification des activités, notamment l’ajout de prestations de restauration. Dans un premier temps, les revenus générés serviront essentiellement à couvrir l’emprunt : il faut en avoir conscience. Cela peut nécessiter que l’un d’entre vous prenne un emploi salarié à temps partiel, pour quelques mois ou davantage. On pourra vous aider à dégoter un job compatible avec votre aventure entrepreneuriale, mais c’est néanmoins une charge supplémentaire de travail à prévoir, et moins de temps à consacrer à votre propre projet.

Cela dit, même sans ça, il faut vous attendre à des journées bien chargées ! C’est le retour des personnes que l’on a accompagnées avec un projet similaire au vôtre : elles ne s’attendaient pas à avoir un rythme aussi soutenu, un vrai gap par rapport à leurs anciennes vies de salariés ! Certes il peut y avoir une basse saison, mais elle est bien occupée, entre les travaux éventuels, l’hivernage des installations extérieures, la commercialisation, la compta… puis c’est la haute saison, la gestion des réservations, l’accueil des clients, le ménage, le linge, la préparation des repas… Bref vous l’aurez compris, mieux vaut avoir de l’énergie à revendre et être polyvalent. Pour autant, il ne s’agit pas de vous décourager : tous nous indiquent ne pas regretter une seule seconde leur choix, et être heureux de se lever chaque matin en sachant qu’ils vont travailler pour eux, dans un cadre fabuleux !

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Waouh, cela en fait des infos... et des points à prendre en considération avant de nous lancer ! On doit toutefois pouvoir être aidés, non ? Pour la gestion courante de notre futur établissement, mais aussi en amont, pour trouver la bonne offre, développer notre concept... ?

Absolument ! Tous les partenaires du réseau Lozère Nouvelle Vie sont là pour vous accompagner dans votre la concrétisation de votre projet professionnel – et plus largement, votre changement de vie. J’ai déjà évoqué le rôle de Lozère Tourisme, ce sera un contact intéressant à prendre. Ils organisent aussi une bourse aux brochures, en début de saison, une belle occasion de faire connaître votre future activité. Sans oublier le réseau des Offices de tourisme, bien sûr. Il y a aussi nos collègues de Relance, un dispositif interconsulaire local qui facilite la transmission d’entreprises. Elles – je dis « elles » car il n’y a que des femmes ! – rencontrent les cédants, qualifient les offres et aiguillent les repreneurs potentiels vers les biens qui pourraient répondre à leurs attentes. Elles rentrent régulièrement des offres de meublés de tourisme, maisons d’hôtes, hébergements insolites… sur l’ensemble du territoire lozérien. Vous trouverez les offres en cours sur notre site, dans la rubrique « Offres de reprise d’activité », en sélectionnant le secteur d’activité « Tourisme » et le bassin de vie de votre choix.

Vous connaissez par ailleurs sans doute la SAFER, elle fait aussi partie du réseau Lozère Nouvelle Vie, et vous trouverez sur son site une sélection d’hébergements touristiques à reprendre, ou de biens ayant un potentiel de transformation en hébergements – souvent de grands domaines en schiste, calcaire ou granit, parfois avec du foncier, permettant d’envisager de l’accueil équestre ou une petite production végétale. Car oui, j’ai beaucoup parlé de reprise d’entreprise, car c’est plus sécurisant – vous avez accès aux bilans des cédants et vous pouvez donc vous projeter sur un certain niveau de rentabilité -, mais vous pouvez bien sûr imaginer créer votre hébergement de toutes pièces. Auquel cas, vous pourrez aussi vous tourner vers les agences immobilières du département.

Pour la définition de votre plan d’affaires (clientèle, commercialisation, statuts juridique et fiscal, prévisionnel comptable) et de votre plan de financement, je vous mettrai en relation avec notre contact à la CCI. La CCI organise aussi de nombreux événements business et des formations sur tous les aspects de l’entrepreneuriat : certains pourraient être pertinents pour la création ou le développement futur de votre projet. Sur les aspects financiers, il vous faudra aussi vous rapprocher d’un comptable, d’un banquier bien sûr, et peut-être d’un avocat. Ça commence à faire du monde pour vous entourer ! Sans oublier enfin vos éventuels salariés ou prestataires, pour l’entretien des extérieurs, le ménage, la blanchisserie… Une aide qui peut être bienvenue, avec néanmoins les coûts que cela implique.

C'est rassurant de savoir que l'on ne sera pas seuls ! Même si, dans notre cas, on n'envisage pas de faire appel à des salariés. On pense plutôt partir sur une petite structure que l'on gèrerait nous-mêmes. 4-5 pods ou cabanes que l'on implanterait loin de tout... Dans les paysages sauvages de la Lozère, ça pourrait être canon ! 

Oui c’est sûr, ça fait rêver ! Et cela peut exister. Mais attention, ce n’est pas une mince affaire ! Il y a des règles d’urbanisme à respecter, on ne peut pas implanter ce que l’on veut, là où on le veut. Vous ne pourrez pas acquérir une parcelle en zone agricole ou naturelle, et y installer des hébergements du jour au lendemain, même si ce sont des habitations légères et donc démontables. Il y a de nombreuses autorisations à obtenir au préalable. Et c’est encore sans parler des territoires qui bénéficient d’une protection spécifique, au regard de leur importante valeur patrimoniale (abords des bâtiments classés au titre des Monuments historiques par exemple) ou de la fragilité de leurs écosystèmes (parcs naturels notamment)… Et il y en a beaucoup en Lozère ! Ce sont des contraintes à prendre en compte, lorsque, comme vous, on souhaite entreprendre. Mais c’est aussi ce qui garantit la beauté de nos paysages, et donne envie aux vacanciers de venir séjourner chez nous !

Une fois que j’ai dit ça, qu’est-ce qui est alors possible ? Eh bien, dans la plupart des cas, l’implantation d’hébergements légers s’effectue en périphérie d’une habitation, sur un terrain constructible. En fonction des maisons et terrains que vous repèrerez, auprès des agences immobilières du département ou sur les sites de vente entre particuliers, la mairie pourra vous renseigner sur les règles d’urbanisme de la commune. Sur ce qu’il est possible de faire, ou pas. Il pourra aussi être intéressant de prendre attache du service urbanisme de la Direction Départementale des Territoires, ils sont habitués à suivre ce type de projet. Je pourrai vous donner leurs contacts, si vous le souhaitez.

Oui pourquoi pas. Mais c'est vrai que ce que vous nous dites nous donne matière à réfléchir. C'est plus compliqué que ce que l'on imaginait - même si ça se comprend, après tout la Lozère nous a séduits notamment pour sa nature préservée, et c'est ça que l'on souhaite partager à nos futurs clients ! Notre autre idée, sinon, ce serait de créer ou reprendre une maison d'hôtes, en proposant le couvert. C'est possible, sans être cuisiniers de profession ? 

Tout à fait ! Aucun diplôme n’est requis pour ouvrir et gérer une maison d’hôtes ou tout autre hébergement touristique, et c’est d’ailleurs une reconversion professionnelle assez prisée des personnes qui, comme vous, envisagent de s’installer en Lozère. Une première expérience dans l’accueil et/ou une appétence pour la cuisine sont néanmoins toujours bénéfiques. Pour pouvoir faire table d’hôtes, vous devrez par ailleurs suivre une formation à l’hygiène, la formation HACCP. C’est obligatoire, mais rapide : 2 jours seulement ! En Lozère, la formation est dispensée par l’UMIH. Si vous souhaitez servir de l’alcool à vos convives, il vous faudra également un permis d’exploitation, que vous obtiendrez à l’issue d’une formation d’une journée.

Je me permets enfin de vous préciser, mais je suppose que vous le savez déjà, que le nombre maximal de chambres d’hôtes est fixé à 5, pour un total de 15 personnes accueillies. Les activités de chambres et table d’hôtes devront, de plus, s’effectuer obligatoirement à votre domicile – sinon, on passe sur un classement de l’hébergement en hôtel, et c’est une autre paire de manches ! Notamment, en tant qu’exploitants d’une maison d’hôtes et contrairement aux hôtels, vous ne serez pas considérés comme un Établissement recevant du public, et vous ne serez donc pas soumis aux exigences concernant l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, ni aux normes incendie.

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Super, merci pour toutes ces informations ! On va en rediscuter ensemble, à tête reposée, et peser le pour et le contre de nos différentes idées. Si on a une autre question qui nous vient, ou si l'on souhaite engager concrètement les démarches, on peut revenir vers vous ?

Oui bien sûr, je resterai votre interlocuteur « fil rouge » durant tout votre projet entrepreneurial et d’installation en Lozère – par exemple, vous m’avez dit avoir un fils, je pourrai vous fournir la liste des crèches et des écoles. Sur les aspects pros, je n’aurai pas forcément les réponses à toutes vos questions, mais je pourrai vous mettre en relation avec les partenaires qui sauront y répondre ! C’est là la force de notre réseau Lozère Nouvelle Vie : on se connaît bien, on sait « qui fait quoi », ce qui me permettra de vous orienter efficacement vers le bon interlocuteur et de vous faire gagner un temps précieux… Ça peut paraître un peu prétentieux dit comme ça [rires], mais c’est ce que nous disent les personnes que l’on a accompagnées au fil des années, et qui, comme vous, nourrissaient le rêve de créer ou reprendre un hébergement touristique – et qui l’ont réalisé ! D’ailleurs, je vous invite à aller faire un tour dans la rubrique « Témoins » de notre site internet, pour lire leurs retours d’expérience. Il y a sans doute des conseils et idées à picorer pour votre propre projet !

C'est noté, on va aller regarder tout ça. Encore merci pour cet échange ! 

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