Douce De Las Cases
Elle préserve le patrimoine culturel
Elle découvre la Lozère dans sa toute petite enfance, au château de La Baume, à Prinsuéjols, en Gévaudan. La propriété de famille est un havre de paix où elle vient se ressourcer à chaque occasion. Et c’est en Lozère que Douce De Las Cases, Parisienne par nécessité, laisse son cœur.
Vivre à Paris et se dire ambassadrice de Lozère ? Non, ce n’est pas incompatible. “Cela a du sens justement quand on est loin ! Le rôle d’un ambassadeur n’est-il pas de sortir du territoire pour en parler ailleurs ?” Douce est diplômée d’une école de commerce et s’occupe de logistique chez Nivea. D’une voix enjouée, elle raconte son enfance dans le château de La Baume à Prinsuéjols, dans la famille depuis 150 ans, acquis par son arrière-arrière grand-père. “Nasbinals, sortie 37 sur l’autoroute, précise la jeune femme. En face de la Baume, il y a le roc de Peyre, où existait un château du même nom, qui a été rasé pendant les guerres de religion. Ses pierres ont servi en partie à construire celui de la Baume”.
Douce de Las Cases, 26 ans, se mariera en juin sur le plateau de l’Aubrac, en terre de Peyre. “Il ne pouvait en être autrement”, reconnaît-elle. “Juin est la saison des jonquilles et des narcisses, il y a une belle lumière. Les invités seront nombreux et je serai heureuse de leur présenter ce beau département. Quand elle n’est pas inconnue ou confondue avec la Corrèze, la Lozère est décrite comme un département isolé, lointain et au climat rude. Il est pourtant profondément injuste de la réduire à une telle description ; car la Lozère est avant tout un mélange d’odeurs, de paysages, de sons et de traditions, tant de choses qui ne se décrivent pas mais qui se vivent, et éveillent les sens de ceux qui la visitent.”
Guide durant l’été
Dès ses 18 ans, Douce, à l’instar de ses trois frères, Emmanuel, Côme et Paul, gagne quelques sous comme guide durant l’été. Cette première prise de parole en public est l’un de ses meilleurs souvenirs. “Le château est un lieu de rencontres, on arrive toujours à nouer des liens.” Encore aujourd’hui, à ses moments de liberté, elle continue d’entretenir le parc et les intérieurs. “Convaincue que ce monument historique représente un gros atout sur le plan touristique pour le nord du département, j’ai vite compris que notre activité ne pourrait être pérenne sans une région attractive. En effet, quelle injustice qu’un si beau territoire connaisse une notoriété proche du néant une fois passé Clermont-Ferrand.”
Cette amoureuse de la nature s’étonne encore de la beauté des Gorges du Tarn, monte à cheval jusqu’en Cévennes pour découvrir d’autres paysages lozériens, se balade sans se lasser sur l’Aubrac. Epicurienne, elle se dit consommatrice du patrimoine culturel. “Je déguste avec autant de plaisir les rustiques aligots des burons que les plats raffinés de Cyril Attrazic. Je passe de longues soirées d’hiver à jouer à la quine et de courtes veillées estivales à m’émerveiller devant l’entrain des bals musette.”
Ce titre d’ambassadeur légitime en quelque sorte son appartenance à ce pays qu’elle aime et dont elle parle inlassablement autour d’elle. Tous ceux qui la connaissent vraiment vous le diront. “La Lozère est riche de son histoire : des recettes, des monuments et des chemins historiques, contribuent à son patrimoine culturel. C’est tout cela que j’essaye de défendre.”
©Régis Domergue