Franck Vigroux
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Localisation
Bourgs-sur-Colagne
Insaisissable, il fait partie de ces artistes qui ne s’expriment vraiment qu’à travers leur art. Conscient de disposer de la liberté indispensable à sa création musicale, Franck Vigroux, artiste en résidence en Lozère, souligne l’exigence politique seule garante de cette liberté. Comme de la diversité des propositions culturelles en milieu rural.
Nous ne saurons rien ou presque de son parcours de musicien. A la question, Franck Vigroux, artiste associé des Scènes croisées de Lozère, oppose un « peu importe » car l’essentiel n’est pas là. Cet« autodidacte », d’abord guitariste, estime avoir tout appris à travers ses rencontres dans le monde de la musique et des arts. « Ce sont elles qui me font progresser et me permettent de continuer à apprendre. » Discret, réservé, voire farouche, le musicien s’exprime avant tout sur scène, à travers une musique contemporaine qu’il dit « influencée autant par les extrêmes que par la chanson française. » Des noms ? « Il y en aurait trop. » Ce musicien aux « goûts éclectiques » a jusqu’à maintenant dans son écriture « voyagé du classique contemporain à des musiques purement électroniques ». Mais ses projets l’emmèneneront aussi du côté du rock, dans une collaboration future. « Ce travail avec d’autres musiciens et avec d’autres artistes me paraît naturel. » Depuis quelques années en effet Franck Vigroux collabore avec des comédiens, metteurs en scène, danseurs, vidéastes, artistes numériques, au gré de ses envies…
Le spectacle Aucun lieu qu’il a présenté en avant-première à Mende en novembre 2013 incarne cette approche. Franck Vigroux en a été le concepteur et le metteur en scène « même si les écritures se tissent entre elles [celles du vidéaste Kurt d’Haeseeler et de la chorégraphe Myriam Gourfink. Rien n’est calculé, mais je reste le porteur de la cohérence dramatique. »
Une vie à 200 à l’heure
Insatiable, Franck Vigroux se consacre à plusieurs projets où se croisent ainsi différentes disciplines. Cette vie qu’il mène à 200 à l’heure répond à un besoin impératif de créer. « Je ne dors pas beaucoup mais je m’estime chanceux de pouvoir faire ce que certains appellent un métier et qui est davantage une passion. Je n’ai aucune contrainte, même si rien n’est simple. Je dispose d’une immense liberté, dont j’ai conscience qu’elle est un bien précieux. »
Créer, expérimenter, chercher… quitte à parfois se rendre compte que ses recherches l’emmènent vers « quelque chose de trop radical qui n’intéressera personne ». Et il se félicite que sa démarche soit soutenue en Lozère, « car ce n’est pas toujours le cas en milieu rural. Or si on veut attirer des gens habitués à des offres musicales, de théâtre, de danse, il faut défendre la diversité de propositions culturelles. Ici on me permet d’interroger des formes qui dérangent, qui sont exigeantes. Cela passe par une interrogation sur la société que l’on désire et avec elle la culture que l’on souhaite défendre. »
Originaire du Monastier, Franck Vigroux dit encore ne jamais avoir quitté cette terre lozérienne, mais avoir « beaucoup voyagé pour revenir ». On le croit.
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