Gonzalo Diaz
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Localisation
Nasbinals
Depuis plus de trente ans qu’il marche sur le plateau de l’Aubrac, il éprouve toujours autant d’admiration pour cette région qui ne se laisse pas complètement apprivoiser. Pour Gonzalo Diaz, accompagnateur de randonnées, la Lozère n’a rien à envier aux régions les plus extrêmes de la planète.
Pionnier, Gonzalo Diaz développe les randonnées sur l’Aubrac dans les années 1980 quand le tourisme vert n’existe pas encore. « Cela semblait surréaliste de gagner sa vie en marchant. » Le territoire est agricole, Nasbinals est un village déserté comme beaucoup d’autres. Il noue des contacts avec des offices de tourisme, des
hôteliers, des prestataires de services, des responsables de gîtes, le comité départemental de tourisme… « Le secteur n’était pas du tout concurrentiel à l’époque ! Sur le chemin de saint Jacques, il ne passait pas 2 500 randonneurs en 6 mois, mais 400 par année », se souvient-il. « C’est la montée en puissance de la randonnée et le tourisme vert qui ont fait des villages du plateau les fleurons du tourisme de la randonnée. »
Depuis, Gonzalo Diaz a encouragé la venue d’agences telles que Chamina, Chemins du Sud, Nomade Aventure… Il travaille toujours en réseau, avec le Bureau des accompagnateurs des monts d’Aubrac, « pour mutualiser moyens et compétences et répondre à une demande plus large : raquettes, sorties brame du cert, rando généraliste… ».
« De l’Aubrac » avant tout
Pour cet Espagnol naturalisé français, la Lozère reste une terre d’accueil. Venu en 1965 à l’âge de 5 ans rejoindre ses parents qui fuyaient leur Galice natale, il garde des attaches familiales en Espagne où il organise d’autres randonnées. Plus que de Lozère, il se dit de l’Aubrac. « On a tendance dans notre métier à oublier les limites des départements. La randonnée nous emmène en Aveyron, puis dans le Cantal, mais on est sur l’Aubrac avant tout. » C’est sur le plateau qu’il commence son métier, licence d’espagnol en poche. Il rejoint Royal Aubrac, un centre de vacances où il fait ses premières armes auprès de familles. « C’était facile dans les années 80 de travailler sans diplôme, je connaissais suffisamment le plateau pour démarrer. » Il passe diplômes et qualifications diverses en 1985.
Son goût de la marche et des voyages l’emmène à l’étranger « dans des secteurs qui ont un potentiel de randonnée » car c’est une seconde nature pour lui de garder l’œil sur ce qui pourrait être développé. Il propose donc des randonnées en Irlande, aux Canaries, en Espagne dans les Asturies, en Argentine… Mais 80 % de son activité est sur l’Aubrac et sa périphérie. « J’apprécie d’autant plus l’Aubrac et la Lozère que je connais autre chose. »
Il rêve de Finlande, de Patagonie chilienne et d’autres endroits extrêmes. Pourtant, il reconnaît que la Lozère offre un formidable terrain de pratiques professionnelles à domicile. « L’hiver avec ses paysages en noir et blanc, le moindre arbre, le moindre piquet de clôture, le moindre muret de pierres prend une intensité particulière. C’est sur le plateau, dans la tourmente, à la recherche du buron où allumer la cheminée et se mettre au chaud, que l’on réalise être dans un territoire sacrément puissant. »
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