De la nature dans ma vie (pro) !
Quitte à changer de vie et à vous installer en Lozère, vous êtes nombreux à souhaiter vous rapprocher de la nature dans l’exercice de vos fonctions. Un rêve réalisable… mais à certaines conditions ! On vous dit tout ci-dessous ! 💚
Lozère, verte par nature
Il ne fait nul doute que la Lozère offre un cadre de vie privilégié aux amoureux de grands espaces, à tous ceux qui aspirent à renouer avec le rythme des saisons, à se rapprocher de la nature et de tous les petits bonheurs qu’elle nous offre (tiens, il a neigé ! oh, un champignon ! waouh, les premières fleurs de l’année !). Pour s’en convaincre, il suffit de s’y balader, que cela soit à pied, à vélo ou encore en canoë. Ou alors, de consulter une bonne vieille carte IGN, et de plonger dans la diversité de ses altitudes, milieux, « chemins noirs » et autres petits villages nichés au creux d’une vallée ou sur une crête ensoleillée. Ou encore, de survoler les données INSEE et de découvrir qu’elle est le département français le moins peuplé de France, une terre préservée où l’on a la place de bouger, s’émerveiller, vivre.
La Lozère, c’est un parc national, les Cévennes (qui protège en réalité aussi des portions des Causses Méjean et de Sauveterre, des Gorges du Tarn et de la Jonte), et un parc naturel régional, l’Aubrac. C’est 20 sites Natura 2000, couvrant au total 37% de la superficie du territoire, et 54 Espaces Naturels Sensibles (dont certains font l’objet d’un livret pédagogique, à parcourir ici). C’est un Grand Site de France et une Réserve Internationale de Ciel Étoilé. C’est les sources du Tarn, du Lot, de l’Allier, de la Jonte, de la Truyère, des Gardons… C’est une généreuse part du plus grand massif granitique d’Europe (la Margeride, si vous vous demandez !). C’est la plus haute altitude habitée de France, autour de 1000 mètres : ici, on respire, et on échappe aux épisodes de canicule ! C’est 45% d’espaces forestiers, et seulement 0.9% de territoires artificialisés. Alors forcément, dans un tel environnement, on n’a qu’une envie : travailler au plus près de la nature. Mais concrètement, quels sont les postes disponibles ? les entreprises vertes ? Suivez le guide !
Métiers verts : les fausses bonnes idées
Dans cette partie, on va peut-être briser des rêves, et on en est vraiment désolés ! Mais si Lozère Nouvelle Vie existe, ce n’est pas seulement pour promouvoir la Lozère (et ô combien on est heureux par ici). C’est aussi pour vous partager la réalité de la vie et du marché de l’emploi en Lozère – et ainsi vous éviter des déconvenues une fois sur le territoire. Gardez par ailleurs à l’esprit que ce qui suit n’est que généralités : bien sûr, il existe des exceptions, et votre projet/rêve en fera peut-être partie ! Enfin, si certains métiers « verts » sont difficiles d’accès, d’autres, auxquels vous n’avez pas forcément pensé, recrutent régulièrement… Poussez votre lecture jusqu’au bout pour les découvrir !
- Les métiers de l’agriculture / élevage : il peut être tentant de commencer une nouvelle vie de paysan. Après tout, la Lozère est une terre d’élevage, une activité qui a façonné ses paysages (et valu aux « Causses et Cévennes » d’être inscrits au Patrimoine mondial !) et qui nous régale de produits locaux aussi nombreux que délicieux. Il doit donc y avoir de nombreuses opportunités dans ce domaine ! Ben en fait, pas tant que ça. Nos fermes sont de petites exploitations, où il n’y a souvent pas de salarié. Alors, si recrutement il y a, ce n’est le plus souvent pas pour seconder l’éleveur(se) dans ses missions quotidiennes, mais plutôt pour le/la remplacer durant ses congés. Ce qui implique d’être formé et parfaitement autonome, pour gérer les soins aux troupeaux, la conduite d’engins, la traite, voire la transformation (fabrication de fromages). Reprendre une exploitation ? Pourquoi pas, mais les offres restent rares, car la transmission familiale fonctionne à plein régime en Lozère (avec plusieurs formations dédiées sur le territoire, du CAP au BTS). Créer son activité ? Pas impossible, mais pas évident non plus. La demande excède l’offre sur le foncier agricole, et des contraintes topographiques et/ou climatiques pèsent sur les rendements -et donc la viabilité-, de certaines activités (maraîchage ou culture de plantes aromatiques par exemple).
- Les métiers de la protection de l’environnement : protéger les chouettes, les mouflons (oui oui, il y en a en Lozère !), les orchidées ou même le ciel étoilé (oui oui, ça se protège aussi !), voilà des missions qui font rêver ! De l’Office Français de la Biodiversité (OFB) à l’Agence Lozérienne pour l’Étude et la Protection de l’Environnement (ALEPE), en passant par le Réseau d’Éducation à l’Environnement de Lozère (RéeL-CPIE de Lozère) et bien sûr les parcs naturels, le maillage d’acteurs environnementaux est réel en Lozère. Toutefois, le nombre de postes reste limité, tandis que les candidats sont nombreux à se bousculer au portillon ! Vous devrez donc compter sur une forte concurrence, tant d’autres « nouveaux arrivants », que de jeunes issus des formations dispensées en Lozère (BTS Gestion et Protection de la nature ; Licences Coordination de projets en EEDD / Gestion agricole des espaces naturels ruraux). À noter également que le recrutement au sein des établissements publics se fait prioritairement par le voie du concours. Si vous êtes titulaires d’un concours de la fonction publique territoriale (parc naturel régional) ou d’État (parc national, OFB), vous pourrez donc demander une mutation.
- Les métiers des médecines alternatives ou « naturelles » : allier médecine naturelle et environnement naturel peut sembler une excellente idée, et l’équipe Lozère Nouvelle Vie est ainsi régulièrement sollicitée par des candidats à l’installation souhaitant se reconvertir vers l’une ou l’autre des « pratiques de soins non conventionnelles », telles que les dénomme le Ministère de la Santé (naturopathie, sylvothérapie, phytothérapie, soins énergétiques, sophrologie, réflexologie, herboristerie…). Le rêve se heurte néanmoins bien souvent à la réalité d’un marché restreint, avec seulement 76 600 habitants disséminés sur tout le territoire lozérien, et d’une offre déjà étoffée, à l’image des praticiens réunis au sein de l’association Aubrac Bien-Être et organisateurs du festival Slow’Brac (fin avril autour de Nasbinals). Mieux vaut donc appréhender les médecines alternatives, dont la plupart ne sont en outre pas prises en charge par l’Assurance maladie ni par les mutuelles, comme un complément de salaire, plutôt que comme une activité professionnelle à part entière.
- Les métiers du tourisme vert : vous vous imaginez à la tête d’une maison d’hôtes au cœur des étendues sauvages de l’Aubrac, ou accompagnant des petits groupes de vacanciers sur les plus belles voies d’escalade des Gorges de la Jonte ? Bonne nouvelle : la Lozère est une terre de tourisme ! Avec l’agriculture, le tourisme caracole d’ailleurs en tête des secteurs d’activité de la Lozère (en poids économique – en nombre d’emplois, c’est le médico-social qui l’emporte !). Toutefois, les offres d’emploi à l’année (au sein des Offices de tourisme par exemple) restent rares, et sont très prisées. Pour assouvir votre rêve de grand air, il vous faudra donc vous tourner vers les emplois saisonniers (le plus souvent d’avril à octobre), qui eux sont légion : réceptionniste ou employé(e) polyvalent(e) en hôtellerie de plein air, moniteur d’activités de pleine nature, loueur(se) de kayaks… Vous préférez gérer votre propre affaire ? Des gîtes, maisons d’hôtes, campings, gîtes d’étape et autres hôtels-restaurants sont à reprendre sur tout le territoire, avec parfois une coloration environnementale affirmée (écogites, domaines agrotouristiques, hébergements insolites…). Le ticket d’entrée reste néanmoins élevé, avec donc la nécessité d’avoir un apport personnel (hors rares cas de locations-gérances) et de réfléchir à un solide modèle économique afin d’en tirer un revenu à l’année. N’hésitez pas à ce titre à jeter un œil aux offres de reprise d’activité de nos partenaires Relance-Occtav et SAFER Occitanie.
Métiers verts : les vraies opportunités
Vous êtes encore là ? Alors vous avez bien mérité que l’on vous dévoile les VRAIS débouchés qui existent en Lozère, pour qui veut travailler au contact de la nature et/ou contribuer à préserver l’environnement. Cette liste est bien entendu non exhaustive : selon votre parcours, vos compétences, vos envies, et les opportunités du moment, notre équipe saura vous conseiller ! Aussi, n’hésitez pas à parcourir cette page pour découvrir les offres d’emploi de notre partenaire France Travail, et à nous faire part de votre projet d’installation en Lozère en renseignant ce formulaire.
- Les métiers de la forêt et du bois : on le disait plus haut, la Lozère est une terre de forêts (70% de conifères, dont une majorité de forêts de pin sylvestre / 30% de feuillus, avec en tête le hêtre suivi du châtaignier). Toute une économie s’est ainsi développée autour de la ressource naturelle qu’est le bois. Si les opportunités les plus nombreuses portent sur des métiers s’exerçant en intérieur (ouvrier(e) de scierie, menuisier(e), charpentier(e), opérateur/trice sur commande numérique, constructeur/trice de maisons à ossature bois… dans des entreprises telles que les scieries Falcon et Buffière & Fils, ou les constructeurs Orlhac et Magne), d’autres postes peuvent vous offrir un contact direct avec la forêt. On pense ainsi spontanément aux métiers de bûcheron(ne), technicien(ne) forestier(e) ou à celui de grumier(e). Il faut y ajouter les postes d’élagueur(se), par exemple au sein de l’entreprise Ségala Fils, qu’il s’agisse d’entretenir les abords des réseaux électriques (avec bien souvent des déplacements à la clé, à l’échelle régionale voire nationale) et/ou de réaliser des travaux de taille ou d’abattage chez des particuliers.
- Les métiers des espaces verts : pour entretenir leurs parcs, aires de jeux et autres cours d’écoles, nos collectivités ont besoin de personnel qualifié ! La plupart sont toutefois des communes de petite taille, qui privilégient donc les recrutement d’Agent(e)s polyvalent(e)s des services techniques, capables aussi bien d’assurer des travaux de petite manutention (maçonnerie, plomberie, serrurerie, électricité…) que de désherber les allées du cimetière ou bichonner les parterres de fleurs. Un métier fait pour vous si vous aimez toucher à tout ! Vous préférez travailler dans le secteur privé ? Alors peut-être trouverez-vous votre bonheur chez nos paysagistes (Hermabessière Paysage par exemple) ou dans nos pépinières (à l’image de la Pépinière du Valdonnez ou des Fleurs du Gévaudan). De son côté, l’association des Jardins de Cocagne recherche régulièrement des Encadrant(e)s techniques et des Éducateurs/trices socioprofessionnel(le)s pour superviser ses chantiers d’insertion en maraîchage. Enfin, si vous êtes en situation de handicap, l’entreprise adaptée Astrhalor peut vous accompagner vers les métiers des espaces verts.
- Les métiers de la transition écologique, du recyclage… : alors certes, dans l’exercice de ces métiers, vous passerez le plus clair de votre temps devant un ordinateur. Mais pour autant, vous contribuerez à préserver notre environnement et à transmettre une meilleure planète à nos enfants ! Parmi les employeurs potentiels, on pense ici spontanément au Syndicat Départemental d’Énergie et d’Équipement de la Lozère (SDEE), qui œuvre notamment à la modernisation de l’éclairage (entre autres, pour protéger notre fameux ciel étoilé !), au développement du parc photovoltaïque et à la rénovation énergétique des bâtiments publics. On pense aussi à l’Agence Lozérienne de la Mobilité, qui promeut des alternatives à la voiture. Autres acteurs incontournables : Environnement Massif Central et Chimirec, deux entreprises spécialisées dans la collecte et le recyclage de déchets. Face aux enjeux forts autour de la ressource essentielle qu’est l’eau, les collectivités sont pour leur part régulièrement en recherche de Technicien(ne)s pour gérer leurs réseaux d’eau potable et/ou d’assainissement.
- Les métiers de la RSE : et non, les questions environnementales ne sont pas l’apanage de quelques entreprises, associations ou syndicats spécialisés ! Moult employeurs lozériens, de tous secteurs d’activité, sont engagés dans une démarche de RSE (par exemple à travers le programme « Les entreprises en transition » (piloté par le MEDEF et Ad’Occ), la communauté « Les entreprises s’engagent » (coordonnée par la CCI) ou encore le label « Entreprises zéro déchet » (déployé par la CMA)), et tentent ainsi, à leur échelle, d’avoir un impact positif sur leur environnement. On peut ici citer à titre d’exemple le transporteur Prouhèze-Paradis, qui a fait le choix d’un carburant vert à base de colza, réduisant ainsi ses émissions de CO2 de 300 tonnes sur l’année 2023, ou le spécialiste de l’appareillage du pied Boucharenc, qui travaille avec un partenaire local pour la valorisation de ses déchets d’atelier (plastiques, métaux), et a remplacé la colle néoprène par une colle à l’eau pour tous ses travaux de piquage !
Voilà donc pour quelques pistes de métiers « verts » qui pourront vous ouvrir les portes d’une nouvelle vie en Lozère. Une nouvelle vie qui sera forcément au grand air ! En effet, et on ne le répètera jamais assez, travailler en Lozère, c’est profiter de la nature au quotidien. Même en conservant votre métier d’informaticien(ne) (qui-vous-sort-par-les-yeux dans votre open space de la Défense), de plombier(e) ou d’infirmier(e), vous verrez du VERT depuis votre poste de travail (bon, peut-être pas à travers la canalisation, mais vous avez l’idée !), et ça change TOUT ! Pour vous rendre au boulot, les paysages des Causses, de la Margeride ou de la Vallée du Lot remplaceront avantageusement l’univers cloisonné du métro bondé. Et quand sonnera l’heure du déjeuner, vous pourrez dire adieu au sandwich triangle avalé en deux-deux face à l’écran bleuté. Place à la lunchbox gorgée de soleil et dégustée sous le bleu… du ciel. 💙